Projet Amuddu

Améliorer l’employabilité des personnes migrantes et réfugiées au Maroc.

Projet Amuddu

Améliorer l’employabilité des personnes migrantes et réfugiées au Maroc.
People standing holding a certificate.

Les partenaires du projet Amuddu identifient des actions pour contribuer à l’équité de genre pour une meilleure intégration des personnes migrantes.

Contact details

Submitted by: 

Raffaella Greco Tonegutti

Ana Polanco Porras

Emails: 

[email protected]

[email protected]

Website: https://open.enabel.be

Introduction to the project 

Country

Maroc

Duration

Mars 2018-Mars 2022

Description

Le projet « Amuddu : Appui à la mise en œuvre de la Stratégie nationale d’immigration et d’asile », financé par la Belgique, a été mis en œuvre par Enabel. Ce projet est en partenariat avec le Ministère délégué auprès du Ministre des Affaires étrangères Marocaine, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, chargé des Marocains résidant à l’étranger et de l’Entraide nationale et l’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences (ANAPEC).

L’intervention vise à améliorer l’employabilité des personnes migrantes et réfugiées au Maroc (objectif spécifique). Cette amélioration passe, d’une part, par une adaptation de leur profil professionnel afin de mieux répondre aux besoins du marché de l’emploi ou d’être mieux outillé pour lancer une initiative d’auto-emploi. D’autre part, elle passe par un meilleur accès aux mesures existantes d’appui à l’insertion économique.

Pour ce faire, l’intervention collabore avec des centres publics d’assistance sociale et de formation professionnelle, des agences du service public d’emploi et des organisations de la société civile. Elle s’articule autour des trois objectifs intermédiaires suivants :

 

  1. Un meilleur accès des personnes migrantes et réfugiées aux dispositifs existants d’orientation et de formation professionnelle ;
  2. L’amélioration de l’accès des personnes migrantes et réfugiées aux dispositifs d’accompagnement à l’(auto-)emploi et au marché de l’emploi ;
  3. L'action conjointe des structures travaillant dans le domaine de l'intégration économique des personnes migrantes et réfugiées est dynamisée et mieux coordonnée.

Des contraintes majeures en ce qui concerne l’intégration économique des personnes migrantes et réfugiées ont été identifiées : le manque d’information sur les services offerts et la méfiance vis-à-vis des institutions publiques. Pour répondre à ces contraintes, une nouvelle approche consiste au placement d’agents communautaires, issus de la population migrante et réfugiée, au sein des agences du service public d’emploi de l’ANAPEC, est en train d’être testée dans le cadre du projet Amuddu.

Cette approche innovante a permis de diffuser l’information sur les formations professionnelles et les services d’accompagnement à l’emploi et à l’auto-emploi d’une manière directe vers la population migrante et réfugiée. Elle a permis d’instaurer un climat de confiance lors que ces personnes visitent les agences d’emploi, mais aussi de casser certains préjugés, émanant autant de la population étrangère, que nationale.

Cette dynamique se voit renforcée par la collaboration entre la Belgique et le Maroc afin de faire profiter le Maroc de l’expérience belge en tant que pays d’immigration. Ainsi, le projet facilite des échanges entre pairs, notamment entre les conseillers du service public d’emploi marocain (ANAPEC) et leurs homologues au service public de l’emploi en Flandre (VDAB) concernant l’accueil et l’accompagnement à l’emploi des personnes migrantes et réfugiées.

Cette collaboration sera renforcée en 2020 à travers l’organisation d’un cycle de formations, animé par des experts de VDAB, au profit du personnel de l’ANAPEC sur 1) l’interculturalité et inclusion sociale des personnes migrantes et réfugiées ; 2) le développement du système multi-acteurs au profit des personnes et populations migrantes ; et 3) les services en face-to-face : accueil, positionnement et suivi.

Le projet est, en outre, en train de mettre en œuvre des mesures contribuants à pallier les barrières qui entravent l’employabilité des personnes migrantes et réfugiées. Ces mesures comprennent :

 

  • L’octroi de bourses pour suivre de programmes de formation professionnelle.
  • La mise en œuvre de mesures d’incitation au recrutement de cette population au profit des entreprises.
  • La mise à disposition de petits appuis financiers pour le lancement d’initiatives d’auto-emploi.

Le travail en réseau, national et régional, permettant de référer efficacement les personnes migrantes et réfugiées aux différentes structures publiques qui aident à l’intégration économique est en train d’être renforcé.

Project aims 

L’objectif du projet est de « Améliorer l’employabilité des personnes migrantes et réfugiées au Maroc ».   Dans ce cadre, une des composantes du programme vise le placement d’agents communautaires, issus de la population migrante et réfugiée, au sein des agences du service public d’emploi : une approche innovante pour améliorer l’employabilité.

Resources used 

Le Maroc a expérimenté plusieurs avancées qui visent à faciliter l’intégration économique des personnes migrantes et réfugiées (et, donc, qui facilitent la mise en œuvre du projet), notamment :

 

  • La Stratégie Nationale d’Immigration et d’Asile (SNIA), qui représente un cadre institutionnel global favorable à l’inclusion des personnes migrantes et réfugiées à travers une politique volontariste. Cette stratégie permet de mettre en place le cadre nécessaire d’accueil, d’orientation et d’accompagnement de ces populations au sein de la société marocaine. 
  • L’ouverture de services pour l’intégration économique des personnes migrantes et réfugiées des institutions publiques :  
  1. L’Entraide Nationale, qui a été la première institution publique à ouvrir ses services d’assistance sociale et de formations professionnelles, sans distinction, à l’ensemble des migrants et réfugiés.
  2. Le service public d’emploi (ANAPEC) qui a adapté son offre de prestations pour y inclure les personnes migrantes et réfugiées. En outre, les personnes ayant bénéficié de la régularisation exceptionnelle sont exemptées de la préférence nationale en termes d’accès au marché de l’emploi.

L’Office de Développement de la COopération (ODCO), organisme chargé de faire la promotion des entreprises sociales et solidaires notamment des coopératives, a aussi ouvert ses services pour y inclure les personnes migrantes et réfugiées. D’ailleurs, la loi portant sur la création de coopératives a été également modifiée à cet effet (loi 112-12).

Four pictures of people participating in a meeting about refugees.

Main activities of the Good Practice

Comme mentionné ci-dessus, la bonne pratique proposée réponds au besoin de faire face aux défis de manque d’information sur les services offerts en termes d’intégration économique et de méfiance des personnes migrantes et réfugiées vis-à-vis des institutions publiques.

Quatre agents communautaires professionnels, issus de la population migrante et réfugiée, sont désormais placés au sein des agences du service public d’emploi et se déplacent de manière périodique auprès des communautés et des quartiers les plus fréquentés par la population migrante et réfugiée afin de diffuser l’information sur les services de formation professionnelle et d’accompagnement à l’emploi et à l’auto-emploi disponibles. Par la suite, en collaboration avec les conseillers du service public d’emploi, ils organisent des séances d’information ou d’accompagnement au sein des agences publiques.

Cette dynamique augmente le nombre de personnes migrantes et réfugiées qui font appel aux services publics et contribue à atténuer les éventuelles réticences de ces personnes à se déplacer auprès des institutions publiques. Cette approche contribue également à changer la vision de la population locale vis-à-vis de la population migrante et réfugiée lors qu’ils rendent visite à leur agence publique d’emploi et voient des personnes migrantes et réfugiées travaillant côte-à-côte avec des conseillers marocains.

De plus, le contact et la prise en compte des besoins spécifiques des femmes migrantes et réfugiées sont facilités grâce, entre autres, à l’intégration au sein de l’équipe d’une agente communautaire femme. Cela permet une meilleure connaissance des défis spécifiques aux femmes et l’établissement de liens de confiance avec les femmes migrantes et réfugiées accompagnées.

À travers le projet, et notamment à travers l’approche innovante en termes de liens professionnels entre les agents communautaires et les agences du service public d’emploi, les personnes réfugiées peuvent avoir un meilleur accès à l’information et aux services publics de formation professionnelle et d’accompagnement à l’emploi et à l’auto-emploi. Cela peut contribuer à faciliter leur prise de décisions en termes d’intégration économique et à être mieux accompagnées lors du processus d’intégration. 

Partners

  • Ministère délégué auprès du Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, chargé des Marocains résidant à l’étranger
  • Entraide nationale
  • Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences (ANAPEC)
  • Ministre de la Solidarité, du Développement social, de l’Egalite et de la Famille
  • Ministre du Travail et de l’Insertion professionnelle
  • Organisations de la société civile (AMAPPE)
  • Collaboration avec d’autres projets et partenaires, comme le HCR, l’ONG Soleterre, etc.

Challenges and how they were overcome

Challenges

Parmi les défis rencontrés lors de la mise en œuvre du projet, on peut identifier les suivants:

 

  • Le titre de séjour octroyé par les autorités marocaines aux personnes migrantes et réfugiées est différent d’une situation à une autre. Cela peut rendre compliqué l’identification des services publiques qui sont ouverts à chaque personne car cela dépend justement du type de titre de séjour obtenu.
  • Malgré les efforts de simplification des procédures de recrutement des personnes étrangères, celles-ci restent toujours un peu complexes et coûteuses. Cela rend difficile le recrutement des profils migrants et réfugiés par les entreprises.
  • En ce qui concerne l’entrepreneuriat, l’accès aux sources de financement est aussi un défi important. Les banques et les organismes de crédits n’incluent pas les populations migrantes et réfugiées dans leur cible. C’est pour cette raison que plusieurs initiatives de création d’entreprises se trouvent en situation d’échec faute de financement.

How they were overcome:

Le projet Amuddu vise à mettre en place un cadre de synergie, à créer et renforcer des espaces de coordination au niveau national et régional. Ces actions permettent d’identifier les difficultés sur le terrain et de remonter l’information, ainsi que des recommandations, au niveau national et décisionnel afin d’analyser les possibilités d’adaptation du cadre réglementaire.

En outre, il propose des mesures contribuant à pallier les barrières qui entravent l’employabilité des personnes migrantes et réfugiées, comme: l’octroi de bourses pour suivre de programmes de formation professionnelle, la mise en œuvre de mesures d’incitation au recrutement de cette population au profit des entreprises et la mise à disposition de petits appuis financiers pour le lancement d’initiatives d’auto-emploi.

Finalement, des efforts sont également déployés, à travers des actions ponctuelles, afin de sensibiliser le secteur privé sur les opportunités que peut représenter le recrutement des profils migrants et réfugiés, comme levier, et non un frein, au marché de l’emploi. Pour cela, le projet collabore de manière habituelle avec le HCR au Maroc.

Results of the Good Practice 

  • Un meilleur accès à l’information et à l’accompagnement pendant le circuit d’intégration économique grâce, notamment, à la collaboration entre les agents communautaires et les institutions publiques et à de meilleures recommandations et références auprès des différentes structures publiques chargées de l’intégration économique.
  • Une augmentation des chances de réussite des programmes de formation professionnelle grâce à l’octroi de bourses.
  • Des opportunités d’embauche accrues grâce aux mesures d’incitation au recrutement des personnes migrantes et réfugiées auprès du secteur privé.
  • Un appui ciblé à la création d’initiatives d’auto-emploi, en termes d’accompagnement professionnel et d’opportunités de financement.

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